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U-004-046 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-004-046

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  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















LA FIN DES TRAVAUX DE LA " GRANDE COMMISSION "
La France construirait en U.R.S.S. deux ensembles industriels pour un montant de quatr milliards de francs.


Vu 14.7.74


Une nouvelle forme de coopération économique est en train de se développer entre les sociétés françaises et les organismes soviétiques : la construction en U.R.S.S. d’ensembles industriels dont une partie de la production doit être rachetée par la France. Ce développement d’accords, dits de " compensation ", est illustré, ainsi que l’on souligné en clôture, le 12 juillet, de la neuvième session de la " grande commission ". MM. Vladimir Kirilline, vice-président du conseil des ministres soviétique, et Jean-Pierre Fourcade, ministre de l’économie et des finances, par deux importants projets industriels concernant la fabrication d’ammoniaque et d’aluminium.


Le premier projet, qui serait signé prochainement, porte sur la construction à Togliattigrad, en Moyenne-Volga, de deux unités de fabrication d’ammoniaque d’une capacité de 1,8 million de tonnes par an. Le contrat, dont le maître d’oeuvre est la société Creusot-Loire-Entreprise, est d’un montant de 1 milliard de francs, et la France pourrait racheter - ce volume étant lié au remboursement de crédits et variant selon les cours du produit - quelque 300 000 tonnes par an, soit un sixième de la production. Le deuxième projet en cours de négociation porte sur la construction d’un complexe de production d’aluminium pour un montant de 3 milliards de francs et serait réalisé par le groupe Péchiney-Ugine-Kuhlmann. Une unité produirait sur les bords de la mer Noire, à partir de bauxite importé de Guinée, de l’alumine ( 1 million de tonnes par an ), qui serait transformée en Sibérie en aluminium ( 500 000 tonnes par an ) ; 60 000 à 70 000 tonnes d’aluminium pourraient être rachetées par la France, sui serait aussi preneur de cuivre ou d’autres minerais.


Cette coopération d’un nouveau style concernera l’industrie chimique et pétrochimique, la métallurgie des métaux non terreux. Elle s’étend aussi au domaine scientifique et surtout technique. Dans le domaine nucléaire, M. Kirilline souhaite donc que la coopération débouche sur le plan industriel et envisage la réalisation en Union soviétique d’usines de fabrication d’équipements nucléaires en collaboration avec la France. L’ Union soviétique souhaiterait que cette collaboration commence avec les centrales à eau légère actuelle. Elle négocie déjà avec l’ Allemagne fédérale un accord pour la construction d’une centrale qui serait installée à Kaliningrad pour qu’une partie du courant soit envoyée en Allemagne et serve de paiement partiel de la centrale.


Surgénérateurs et grands ordinateurs


La construction de centrales à eau légère françaises en Union soviétique parait beaucoup plus difficile à imaginer, car ces centrales sont de modèle américain et le constructeur français. Framatome, est licencié de Westinghouse. Le département d’ État américain aurait donc son mot à dire. En revanche, à plus long terme les Français et les Soviétiques envisagent de coopérer plus étroitement dans le domaine des réacteurs surgénérateurs, voire de construire en commun certains équipements. Pour l’heure, MM. Petrossiants président du comité soviétique pour l’énergie atomique, et M. Giraud, administrateur du commissariat français de l’énergie atomique, ont prolongé leur accord de coopération de 1967 pour deux ans. La coopération portera surtout sur les réacteurs surgénérateurs, la fusion thermonucléaire contrôlée, le dessalement de l’eau de mer et la conversion directe.


Dans le domaine de l’informatique, les Soviétiques seraient très désireux d’étudier en commun avec la France des ordinateurs puissants de quatrième génération, et même d’installer chez eux une usine de fabrication de composants commune aux deux pays. Mais se sont là des projets à très long terme, et les discussions sont à peine engagées. En revanche, la France installera peut-être assez rapidement un système de contrôle automatique de la navigation aérienne en Union soviétique, avec le réseau d’ordinateur qu’il requiert.


Pour ce qui est de la télévision en couleurs, la coopération se poursuit et porte sur la mise au point en commun de modèles nouveaux et peut-être la fabrication d’équipements. dans le domaine du téléphone, des propositions françaises sur la coopération en matière de commutateurs électroniques sont à l’étude à Moscou.

Le séjour à Moscou de M. Sauvagnargues.


( Suite de la première page. )


Il semble que M. Brejnev ait invité le nouveau président français à venir à Moscou en visite officielle, comme le général de Gaulle et Pompidou. M. Giscard d’ Estaing y est tout disposé, mais, en raison des problèmes intérieurs français, il est peu probable qu’il puisse faire une telle visite avant la fin de cette année. M. Brejnev viendra-t-il d’ici là à Paris en visite de travail, suivant le rythme de l’alternance désormais établi ?


Selon la formule consacrée, MM. Brejnev et Sauvagnargues, qu’accompagnaient seulement les ambassadeurs à Paris et Moscou et deux collaborateurs de chaque côté ( MM. de Margerie, directeur des affaire d’ Europe au Quai d’ Orsay, et de Comines, directeur des affaires d’ Afrique du Nord et du Levant, et, du côté soviétique, MM. Tagladine et Biatov pour les affaire internationales ) ont procédé à un tour d’horizon général.


M. Sauvagnargues a d’abord insisté sur la volonté du gouvernement français de maintenir la continuité de la politique française en ce qui concerne la construction européenne, le rôle de la France dans l’alliance atlantique ( le ministre soulignant que les consultations interalliées étaient une pratique normale que ne modifie pas la récente déclaration d’ Ottawa ) et la détente. MM. Brejnev et Sauvagnargues, dit-on du côté français réaffirmèrent leur volonté de poursuivre la politique de coopération et d’ amitié entre les deux pays, qu’ils considèrent comme " une composante essentielle de leur politique étrangère ". Tous deux, ajoute-t-on également du côté français, ont constaté " la nécessité des contacts franco-soviétiques à tous les niveaux ".


Comme la veille au cours des entretiens Sauvagnargues - Gromyko, la conférence sur la coopération et la sécurité en Europe ( C.S.C.E. ) à fait l’objet d’une discussion détaillée. En ce qui concerne les problèmes de sécurité, M. Sauvagnargues considère que des progrès importants ont été faits, les Soviétiques ayant obtenu satisfaction sur les points qui leur tenaient le plus à coeur notamment sur l’inviolabilité des frontières européennes. Le ministre français pense que le Soviétiques ont été sensibles aux arguments qu’il a avancés concernant ce qui reste en suspens dans ce chapitre.


En revanche, le " malentendu " persiste - pour employer une formule diplomatique - au sujet des contacts humains. Les soviétiques considèrent que le plupart des exigences des Occidentaux dans ce domaine relèvent de l’ingérence dans les affaires intérieures et portent atteinte aux droits internes des États. Ils ajoutent que les contacts humains et les échanges culturels sont régis d’une façon satisfaisante par des accords bilatéraux ( c’est ainsi que M. Brejnev a signé avec M. Pompidou en 1971, un " énoncé des principes des relations franco-soviétiques " qui, à cet égard, va très loin ). Dans ce cas, remarqua M. Sauvagnargues, pourquoi ne pas faire un accord multilatéral dans le même esprit que les accords bilatéraux ? Le ministre français demanda à M. Brejnev d’être réaliste et de tenir compte du fait qu’à la conférence d’ Helsinki l’an dernier les négociateurs de la C.S.C.E ? avaient reçu mandat de préparer un texte sur ces contacts humains. Il faut donc, a dit le ministre français, mettre quelque chose dans ce chapitre, même si pour le moment ce quelque chose ne peut être qu’assez limité. Malgré la modestie de cette demande, M. Sauvagnargues ne semble pas certain d’avoir convaincu M. Brejnev.


MM. Brejnev et Sauvagnargues ont également longuement parlé du Proche-Orient, pour constater d’ailleurs que les vues françaises et soviétiques coîncident pour l’essentiel, qu’il s’agisse du règlement de paix, de la réalité palestinienne et du maintien de l’intégrité et de la sécurité de tous les États de la région.


dans la soirée, M. Sauvagnargues a fait une brève visite au tout proche palais de Livadia, où eut lieu, en février 1945, la conférence de Yalta.


MAURICE DELARUE

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