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D-039-003-001 - NOTES - Classeur D - Fonds d'archives Baulin

D-039-003-001

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.

















Combat 14.10.69 (stylo)


combat (stylo)
4/10/669 (stylo)

14/10/669 (stylo)

POINTS DE MIRE


Niger : avertissement à certains milieux français


En présence de M. DIORI Hamani, M. Boudou Hama, le président de l’Assemblée Nationale nigérienne, a mis dimanche soir, " les pieds dans le plat ". Non seulement la pauvreté du Niger créa à son gouvernement des problèmes très graves, mais ce gouvernement doit encore se défendre contre une campagne insidieuse menée, à Paris et à Niamey, par certains milieux français. << Nous chérissons la France, a dit M. Boudou Hama, mais il y a des moments où ce qui est bon pour elle ne l’est pas pour nous. Notre devoir, dans la mesure où nous ne pouvons pas coopérer avec la France, est de coopérer avec d’autres. Il ne faut pas que l’on nus empêche d’aller v ers d’autres amis >>.


C’est pourtant l’objectif poursuivi par un quarteron de Français installés à des postes officiels. Sait-on précisément à l’Elysée, à Matignon ou au Quai d’Orsay, les motifs de la campagne actuellement menée contre Hamani Diori ? Sait-on que cette campagne est si grosse de menaces que certains observateurs n’hésitent pas à prévoir un putch prochain à Niamey ? Ce serait un mauvais coup porté à l’Afrique francophone et par conséquent à la France.


Le procès intenté au chef d’Etat nigérien a commencé à propos du Biafra. Favorable à une solution équitable du problème, M. DIORI Hamani n’en a pas moins refusé de reconnaître le gouvernement du général Ojukwu. En dehors de son opinion souveraine, il avait pour cela les meilleures raisons du monde : son pays a une très longue frontière commune avec les prov inces septentrionales du Nigéria et l’ethnie Haoussa est majoritaire au Niger. On n’a pas tenu compte ni des efforts de conciliation menés par M. Diori Hamani au sein de la commission de paix de l’OUA, ni de son influence modératrice sur les autorités de Lagos. Puis on lui a reproché d’avoir empêche, en tant que président de l’OCAM, la reconnaissance du Biafra par de nombreux Etats francophones : de M. Ahidjo à M. Moktar Ould Daddah, de M. Senghor à M. Tombalbays, on n’avait pourtant nullement besoin des conseils de Niamey pour éviter de se jeter dans cette affaire... Enfin, on a affirmé que le Niger quittait le giron de la France pour devenir un satellite du monde anglo-saxon. On a convaincu le général de Gaulle de ses mauvais desseins en lui rapportant la traduction fausse ou tronquée de déclarations faites par Diori Hamani à Londres, lors de la visite officielle, au printemps dernier.
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En fait, quelques responsables de la politique africaine de la France s’obstinant à pratiquer une politique de << chasse gardée >> à exiger une inféodation totale des Chefs d’Etats Africains, à se souvenir de Fachoda et à encourager toutes les influences de l’Est pourvu qu’elles fassent place à l’influence américaine ou anglaise. C’est une politique de gribouilles sur le plan politique, comme sur le plan économique. Du fait même de l’existance de la zone franc, la Frfance a intérêt à ce que d’autres puissances investissent dans son ancien domaine colonial, à ce que d’autre l’aident à se développer. Elle ne peut évidemment suffire à la tâche : le budget de la coopération pour 1969 représente à peine 50 millions de dollars et, selon les chiffres fournis par l’UNCTAD, il est sorti 135 millions de dollars en 1968 d’un seul pays d’Afrique francophone, la Côte d’Ivoire, au titre des rapatriements de salaires et de capitaux.


Que reproche-t-on à Diori Hamani ? Que le Canada lui offre de construire une route, un barrage et un institut bilingue, le tout représentant une quarantaine de millions dollars ? Que son attitude neutre à l’égard du Nigéria et des problèmes d’organisation de la francophonie lui amène des sympathies à Londres et à Ottawa ? On devrait au contraire s’en féliciter.


Etienne MALLARDE

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